Le patron de la police peut-il soigner ses troupes ?
Le centre du Courbat, au Liège, accueille des policiers en souffrance. Hier, le directeur général de la police nationale l’a visité. Une première.
Le symbole est fort. Il y a eu, en juillet, la première venue d'un ministre de l'Intérieur avec le déplacement de Manuel Valls (*) au Courbat. Hier, l'établissement du Liège, dédié aux policiers en souffrance, a accueilli cette fois le directeur général de la police nationale (DGPN). Là encore, ce n'était jamais arrivé depuis la création du centre de soins en 1952. Dans une police confrontée aux rudesses de la société, le mal-être au travail reste souvent difficile à évoquer.
Pendant deux heures, le DGPN Claude Baland a tenu à entendre ces agents fragilisés. Plusieurs d'entre eux ont abordé les préjugés dont continuent de pâtir les policiers après un passage dans le foyer. « On vous colle une étiquette dans le dos quand vous reprenez le travail. On vous considère comme un bon à rien, un alcoolique… Ce serait bien que la hiérarchie policière ait des stages » de sensibilisation, souligne une patiente. En réponse, Claude Baland a martelé que « Le Courbat est un établissement qui fait honneur à la police nationale. »Ne pourrait-on pas insister sur un management plus humain dans la formation de la hiérarchie, ont également demandé plusieurs intervenants ? « Quand ils sortent des écoles, ils ne savent pas ce qu'est notre travail. Ils n'ont pas appris à la base », témoigne un homme venu reprendre des forces au Courbat.
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